L'afrobeat est un genre musical issu d'un mélange de musique traditionnelle nigériane, de jazz, de highlife, de funk, et de chant1, accompagné de percussions et de styles vocaux, popularisé en Afrique dans les années 1970. Le genre est fondé par le multi-instrumentiste nigérian et leader Fela Kuti, qui lui en attribue le nom1. Il utilise pour la première fois le terme d'« afrobeat » à son retour d'une tournée américaine avec son groupe Nigeria '70 (anciennement Koola Lobitos).

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines

Les origines de l'Afrobeat remontent au début des années 1920 au Ghana. Des musiciens ghanéens mêlent des rythmes étrangers comme ceux du fox-trot et du calypso avec la musique ghanéenne comme Osibisa.

Fela Kuti.

Le highlife était associé à l'aristocratie africaine locale pendant la période coloniale et était joué par de nombreux groupes, dont les Jazz Kings, les Sugar Babies de Cape Coast et l'orchestre d'Accra, le long des côtes du pays. Le Nigéria a ensuite rejoint la vague Afrobeat à la fin des années 1960, dirigée par Fela Kuti, qui a expérimenté différentes musiques contemporaines de l'époque. À son arrivée au Nigéria, Kuti a également changé le nom de son groupe pour Africa '70. Le nouveau son provenait d'un club qu'il avait créé et qui s'appelait le sanctuaire Afrika. Le groupe a tenu une résidence de cinq ans au sanctuaire Afrika de 1970 à 1975, tandis que l'afrobeat se développait parmi la jeunesse nigériane.

Sous l'impulsion de son créateur Fela Kuti, au rythme innovant créé par son batteur Tony Allen et à la qualité de ses compositions, dans lesquelles il chante des textes engagés et satiriques, cette musique devient rapidement très populaire au Nigeria. Elle est différente d'autres styles nigérians très populaires comme la juju music, l'apala ou le fuji. Kuti invente le terme d'afrobeat, et en forge les formes musicales1. Elles seront interprétées notamment par son groupe Africa '70, dont la rythmique est menée par le batteur Tony Allen au début des années 1970. Son groupe deviendra en 1977 Egypt '80. Durant l'année 1981, Fela Kuti enregistre souvent à Paris, particulièrement avec le producteur français Martin Meissonnier, qui travaille ensuite avec King Sunny Ade, un artiste de juju music nigérian2,3.

L'afrobeat se caractérise par une rythmique répétitive, fondée sur peu d'accords joués en boucle par des guitares et claviers, agrémentée de riffs de cuivres puissants et mélodiques. Le genre est intimement liée au contexte politique et urbain dans lequel il a été créé. Il consiste également en une forme de protestation contre la mainmise de politiciens corrompus et le népotisme de l'oligarchie en place. Il évoque le Nigeria et ses richesses, le mépris de la population, et une volonté de changement social. Fela Kuti enregistre un grand nombre de disques de grande qualité, réédités pour la plupart par Universal dans les années 2000. Il est maltraité par les régimes tyranniques qui se sont succédé au Nigeria.